Antifouling & biodiversité: compatibles ?

Une peinture antifouling, c'est quoi ?

Un antifouling est une peinture principalement utilisée pour enduire la carène des bateaux et ainsi ralentir le développement d’algues et de coquillages. Pour ce faire, cette peinture libère petit à petit des biocides pour lutter contre les « salissures ».

Pourquoi utiliser cette peinture ?

Cette peinture protège contre le « fouling » ou autrement dit, une salissure ou un encrassement dû à une colonisation animale et végétale. Sans l’utilisation de cette peinture, l’hydrodynamisme du bateau serait fortement limité. D’autres conséquences sont nombreuses comme la réduction de la vitesse de navigation, l’augmentation de la consommation de carburant et l’alourdissement du bateau.

Quel est le poids de l'antifouling dans l'économie ?

Le marché de cette peinture est estimé à plus de 100 000 tonnes au niveau mondial dont 20 000 tonnes pour l’Europe (en augmentation de 2% par an).

Un biocide, c'est quoi ?

Tout d’abord, biocides (bio=la vie et cide=tueur) qui sont présents dans les revêtements actuels sont des composés faits de cuivre ou de zinc et/ou composés de substances organiques (fongicides, algicides, bactéricide,) qui permettent de prévenir la prolifération des organismes marins.

Quelles conséquences sur l'environnement marin ?

Ces substances persistent longtemps dans l’eau et les sédiments. En effet, certaines d’entre elles sont bioaccumulables et peuvent se concentrer dans toute la chaîne alimentaire. Ces substances sont donc susceptibles d’entrainer une pollution aiguë et chronique dans le milieu marin.

 

Une étude a prouvé que sur les sites où une forte fréquentation de bateaux est
observée, les effets de biocides sur la vie marine irréfutable. Les effets peuvent aller
de maladies congénitales, malformations et décès

Depuis l’interdiction de substances comme le TBT, le cuivre est devenu la principale substance active biocide employée. Cependant, les ions Cu2 + , peu solubles dans l’eau et peuvent se lier à la matière organique et s’accumuler dans les sédiments. En outre, si la carène du bateau n’est pas traitée, les bateaux peuvent disséminer des espèces invasives dans les différents écosystèmes traversés par les bateaux. Ainsi, certaines espèces peuvent déséquilibrer un écosystème.

Comment minimiser son impact ?

Mais depuis peu, certaines pratiques font l’objet de débats et c’est pourquoi des solutions alternatives, respectueuses de l’environnement voient le jour. Il existe par exemple les produits de la filiale Finsulate qui utilisent un film auto-adhésif permettant d’éviter la croissance des organismes. Parefouling Nautic innovation lui, se compose d’une bâche qui enveloppe la carène et créait des conditions défavorables pour le développement d’organismes indésirables. Enfin, l’utilisation des ultrasons est un principe qui génère des sons faisant vibrer la couche d’eau contre la carène et entraînant ainsi des conditions défavorables à l’accroche du fouling.