Hôpital Caroline: vestige des épidémies d’antan 

Construit entre 1823 et 1828, l’hôpital Caroline est l’un des monuments importants de l’archipel du Frioul. Situé au bout de l’île de Ratonneau, ce bijou architectural du XIXe siècle est très connu des Marseillais. 

 

S’il n’est aujourd’hui plus utilisé, ce bâtiment servait, dans le temps, à freiner les épidémies. Pour resituer dans le contexte, à partir du XVIe siècle, l’archipel du Frioul était considéré comme une zone de quarantaine pour les marins et bateaux qui arrivaient à Marseille lors de périodes épidémiques. L’exemple le plus connu reste tout de même l’épisode de la peste qui avait très durement touché la cité phocéenne en 1720. 

 

Environ 100 ans plus tard, le bassin méditerranéen est touché par une épidémie de fièvre jaune. Pour éviter que la maladie touche trop de Marseillais, l’État décide de faire construire un hôpital sur le Frioul. C’est à ce moment-là que l’hôpital Caroline voit le jour. Le bâtiment tient son nom de Marie-Caroline, la duchesse de Berry. Elle avait passé une quarantaine sur l’archipel du Frioul pour venir épouser le fils du roi Charles X. Cinq ans plus tard, son mari décéda tandis que le nom de son mari a été donné à la digue qui relie Pomègues à Ratonneau. 

 

L’établissement peut accueillir 48 personnes malades et 24 personnes en convalescence. A l’époque, l’heure était déjà à la distanciation sociale puisque chaque individu présent au sein de l’hôpital était dans une pièce particulière et espacée par rapport aux autres malades. En plein milieu du centre hospitalier se trouvait une chapelle ouverte pour que tous les souffrants puissent suivre la messe sans bouger de leur chambre.

 

L’hôpital est utilisé jusqu’en 1941 lorsqu’une épidémie de typhus frappait des prisonniers. Quelques années plus tard, le bâtiment a été victime de bombardement lors de la libération de Marseille en 1944. Abandonné suite à ces tristes événements, il est aujourd’hui en rénovation.

 

Sur ce site, 58 postes sont conventionnés par an, avec des entrées et sorties permanentes. Ce chantier permet de former aux métier du Bâti Ancien plus de 120 demandeurs et demandeuses d’emploi du territoire chaque année.

 

La Ville de Marseille va requalifier, renaturer et sécuriser un espace à l’abandon d’environ 8 hectares sur l’archipel du Frioul. Par la suite, le site pourrait accueillir des projets pour lui redonner vie. Les idées ne manquent pas comme celle de l’association “Les Champs du Frioul”. Elle propose une ferme pédagogique et des ateliers de sensibilisation du public.

 

Il sera possible de le visiter lors de notre évènement Septembre en Mer en compagnie de Christian Devuyst, créateur de l’association “Frioul, Terre des Artistes” le 18 septembre prochain.