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Fos-sur-Mer : Pollution et oursins mutants

Une véritable enquête se déroule dans le zone industrialo-portuaire de Fos-sur-mer. L’étude FOS-SEA, conduite par l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP), analyse l’impact des rejets de chlore sur la faune et la flore marine dans le golfe de Fos.

En effet les usines implantées à Fos-sur-Mer sont autorisées, depuis les années 1970, à rejeter 6 millions de m3 d’eau chlorée dans la mer ! Ces entreprises utilisent l’eau de mer pour refroidir ou réchauffer leurs installations. Elles pompent directement cette eau dans le golfe. Mais afin d’éviter la prolifération de moules et autres coquillages dans les conduits, elles chlorent l’eau. Une fois utilisée, cette eau chlorée est rejetée directement dans la mer…

Le chlore se transforme alors au contact des substances organiques présentes dans la mer, et devient un sous-produit de chloration toxique. L’impact de toute cette chimie se fait ressentir notamment à travers les oursins. L’Institut écocitoyen a découvert une mutation significative de l’oursin au contact de ces polluants. En comparant les génomes des oursins de Fos et des oursins des Embiez, les scientifiques ont remarqué que ceux de Fos résistent anormalement bien aux sous-produits de chloration, tandis que ceux des Embiez meurent à 90% dans un tel milieu ! L’espèce s’est adaptée génétiquement à la pollution de Fos-sur-Mer.

L’étude FOS-SEA doit durer un an encore, portée par l’Agence Nationale de la Recherche. On espère qu’elle permettra de mieux comprendre l’impact de la pollution sur la vie maritime. Et peut-être permettra-t’elle aussi d’engager de nouvelles mesures pour protéger notre mer méditerranée ?

 

sources : ledauphiné, maritima.medias, institut-ecocitoyen, marsactu